Mme Akré, assistante sociale à Buyo, est dans ce qu'on pourrait appeler, de sales draps. Cette travailleuse sociale, connue à Buyo pour être affable, pour ses conseils avisés et sa conscience professionnelle, fait face à la justice. Et cela, pour une affaire qui fait totalement entorse à son métier. Mais que lui reproche-t-on exactement ?
Selon des sources introduites, une jeune dame du nom de Siéba C., vendeuse de jus de fruits au grand marché de Buyo, porte une grossesse qui est à terme. Sans véritables moyens financiers pour faire face à des frais médicaux, c'est donc à la maison, toute seule chez elle, qu'elle accouche.
Mais cet enfant, elle ne veut pas le garder. Face à l'irresponsabilité totale de celui qui l'a mise enceinte et son éternel souci financier à elle, elle conclut qu'il lui est impossible d'assurer l'éducation d'un gosse. Elle décide donc de se débarrasser du fruit de ses entrailles.
Mais elle ne fait pas comme d'autres, en le tuant. Non ! Elle accorde plutôt la chance à son enfant de vivre. Et surtout, pourquoi pas, de se retrouver aux mains de personnes capables de l’élever. Ainsi, elle emballe le nouveau-né dans un sachet, et va le déposer nuitamment, au « caca sport », un sous-quartier mal famé de la commune de Buyo. Puis, elle retourne à son domicile sur la pointe des pieds. Ni vu ni connu.
Peu de temps après, les pleurs du môme parviennent à une dame habitant non loin de là. Cette dernière, qui souhaite garder l'anonymat, se rend à l'endroit d'où viennent les pleurs, et découvre l'innocent bébé dans le sachet. Elle le récupère et rentre à son domicile.
Tôt le matin, elle part confier le gosse à l'assistante sociale à qui elle explique tout. Mme Akré garde le gosse et le nourrit à ses propres frais jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 2 mois.
Plus tard, un homme dont l'identité n'est pas révélée, se présente à l'assistante sociale et la prie de lui donner le gosse abandonné, pour en assurer la paternité. On apprend que la travailleuse sociale n’hésite pas et accède à la requête, sans toutefois passer par le circuit normal d'adoption, conseillé par ses fonctions.
C'est de là, que viendront alors les ennuis de Mme Akré. Car, l'affaire parvient aux autorités judiciaires. Les éléments des forces de l'ordre sont actionnés. Et l'assistante sociale est arrêtée sous le chef d'accusation de vente de bébé. Ce qu'elle nie. Soutenant avoir tout simplement cédé l'enfant, parce que n'ayant pas les moyens matériels et financiers de l'élever. Le 12 mai 2019, elle est déférée devant le parquet de la section du tribunal de première instance de Soubré.
Au demeurant, face à ce qu'elles qualifient d'injustice à l'égard de leur assistante sociale, les populations de Buyo envisagent de marcher, pour obtenir sa libération. Les enquêtes, elles, se poursuivent, pour établir les éléments pouvant faire inculper ou disculper, Mme Akré.
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